Le transfert technologique est un élément clé pour une économie qui veut profiter de l’argent investi dans la recherche et le développement, un investissement qui permet un essor de l’innovation. Le Québec et le reste du Canada sont forts au niveau de la recherche universitaire et du développement qui en découle, mais il y a tout le temps moyen d’améliorer les chances pour avoir la juste valeur pour les innovations qui en découlent.

Une implication de la source des innovations, les chercheurs, est importante.

Toute innovation universitaire vient du chercheur. C’est la source des innovations et la personne qui comprend le mieux la science derrière. Il faut aussi comprendre que le chercheur est intéressé par la science en premier.

Pour ce faire, il faut s’assurer qu’une structure est en place pour permettre aux chercheurs dans les départements à collaborer entre eux, au profit de la science, et de générer des revenus, soit par la valorisation des innovations ou le nouveau contrat de travail. Certaines universités ont des structures divisionnaires mises en place (codifié ou non, tel que la KULeuven ou l’Université de Montréal), permettant le réinvestissement des redevances, issues des innovations commercialisées, dans d’autres projets de recherche. Les laboratoires qui réinvestissent le font non seulement dans la recherche appliquée, mais aussi dans la recherche fondamentale, car la recherche fondamentale d’aujourd’hui pourrait être la source de recherche appliquée dans le futur. Cela permet aux laboratoires de compléter le financement public avec des revenus supplémentaires.

Il est important de noter que les chercheurs doivent toujours être libres de mener leurs recherches comme ils le veulent, donc respecter l’indépendance scientifique, et qu’ils peuvent toujours compter sur les subventions gouvernementales (au complet ou en partie) pour poursuivre leur travail.

S’assurer que les professionnels de la valorisation ont les outils nécessaires.

Pour les professionnels de la valorisation, il est important qu’ils aient les outils dont ils ont besoin pour protéger et commercialiser les innovations qui sortent des universités. Un aspect important de leur travail est la protection de la propriété intellectuelle (PI). Cela nécessite des ressources financières et il est essentiel que ce travail ne repose pas uniquement sur les délais de financement externes (tel que les subventions gouvernementales) ou être limité par la situation financière du chercheur (par le manque de fonds de celui-ci). Un moyen de résoudre ceci serait la création d’un fonds de brevet, ce qui a été fait dans des universités comme la KULeuven en Belgique. Ceci donne aux professionnels de valorisation la flexibilité et la vitesse nécessaires pour protéger de façon efficace la PI.

Avoir une source de financement initiale, à porter de la main, est utile pour des spin-offs.

La création d’une spin-off, basée sur des technologies développées par des chercheurs universitaires, nécessite un financement de démarrage initial. Cette étape peut se révéler difficile, surtout lorsque la situation économique n’est pas optimale. Une façon de contourner ceci est d’avoir un fonds de capital de risque interne (ce qui a été fait dans des endroits comme KULeuven), où l’université en question et les partenaires financiers, comme les banques, participent en tant que partenaires. Il y a deux avantages à avoir un tel fonds: 1) le développement de l’expertise et 2) le développement d’un réseau financier. Cela permet le début d’une relation plus étroite avec le secteur de la finance, qui à son tour amène une meilleure compréhension de l’institution académique pour ce qui est nécessaire, dans la préparation et l’information, lors d’une demande de financement. En retour, les partenaires financiers sont en mesure d’observer à quel point l’institution est sérieuse d’assurer la valorisation réussite des ses technologies. Par ailleurs, ayant une relation avec des partenaires financiers du fonds permet un accès facilité à du financement externe, en raison de la crédibilité conférée par une relation préexistante avec le secteur financier.

Une approche multidirectionnelle

La combinaison d’implication des chercheurs universitaires, d’une protection de PI plus facile et un fonds de capital de risque permettant l’amorçage initial d’une spin-off universitaire prévoit une approche où les sources d’innovation, ainsi que les professionnels qui les valorisent, sont donnés les outils et l’environnement nécessaires pour parvenir à des résultats de transfert de technologie encore plus réussis.

– Cliff Pavlovic, PhD